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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 18:38

                                                          H O R I Z O N

                                     Association culturelle et artistique

 

                                    TEXTES DES LAUREATS

DU GRAND PRIX DE POESIE 2011

              DE LA VILLE D’AIX EN PROVENCE

 

Grand Prix de Poésie de la Ville d’Aix en Provence

Monsieur André PELISSERO , La Destrousse,  dans les Bouches-du-Rhône, pour « Quel est le destin de la rime ? » et « il partage sa cigarette » en  Poésie Classique, « La belle Andalouse » en Poésie néo-classique.

 

QUEL EST LE DESTIN DE LA RIME ?           Ballade

 

A l’heure où l’on parle musique,

Libre pensée, engagement,

Les règles de l’art poétique

Subissent un sort infamant.

Boileau, hors de son firmament,

Dans son cercueil, aigri, déprime

Et se lamente amèrement :

-« Quel est le destin de la rime ?»

 

Bannissant toute arithmétique,

Les uns vont en s’accoutumant

De mots mis en ordre éclectique

Pour occulter leur dénuement.

Certains plongent, impudemment,

Dans un jargon, fleurant le crime,

Sans se dire, en leur reniement :

-« Quel est le destin de la rime ?»

 

Amoureux de la rhétorique,

D’autres avec acharnement

Traque l’hiatus impudique

Et la syllabe en supplément.

Leur âme, avec ravissement,

En jolis vers, toujours, s’exprime

Mais se demande gravement :

-« Quel est le destin de la rime ?»

 

Envoi

 

Muse ! Acceptes-tu, sans tourment,

Qu’on la bafoue ou la supprime ?

Comment vois-tu, sereinement,

Quel est le destin de la rime ?

 

 

 

 

IL PARTAGE SA CIGARETTE       Rondel        Monsieur André PELISSERO 

 

Il partage sa cigarette

Avec le souffle du Mistral

Car pour conserver le moral

Il ne lâche sa chaufferette.

 

Quand le harcèle l’amourette

Pour son paquet de Caporal,

Il partage sa cigarette

Avec le souffle du Mistral.

 

Dût-il coiffer une barrette,

Boire un sirop expectoral,

Dans l’affreux besoin viscéral,

Assis, à l’air, sur la murette,

Il partage sa cigarette !

 

                    Monsieur André PELISSERO 

 

 

 

LA BELLE ANDALOUSE

 

Perle du sud, ville Andalouse,

On vante dans tout le ponant

La richesse que me jalouse,

Entre autres, le Roi Ferdinand.

 

J’avais, bien avant la conquête,

La prestance du matador

Dans l’écrin d’une âme coquette,

Par ses amants, couverte d’or.

 

Suis-je fantôme ou reine morte

D’un pays, jadis, enjôleur

Où libère sa senteur forte

Des orangers la chaste fleur ?

 

Quand me parvient cette fragrance

Mon âme s’évade, soudain,

Au pays de l’exubérance

Où l’on danse en frappant des mains.

 

Et mon cœur de gitane altière

Qu’amour et sang font prospérer

S’est mis à se perdre en prières

Quand j’ai vu Boabdil pleurer.

 

Depuis ce jour, prés des fontaines

Où chante l’eau de la Sierra,

Le passant découvre, avec peine,

Le sort de l’Alhambra.

 

 

Poésie Classique

  Poésie Classique                                  Prix Roi René

Monsieur Dominique SIMONET, de Bocé dans le Maine-et-Loire, pour « Tsunami » .

TSUNAMI

 

Un tremblement de terre, au centre du Japon,

Va changer l’avenir et la face du monde.

Dans les jardins fleuris de ce pays nippon

Rien n’est calme et serein, ni la montagne ou l’onde.

 

Combien seront manquants au moment des adieux ?

Le nucléaire où l’eau n’ont pas la moindre porte,

Les flots et les rayons frappent jeunes et vieux,

Un tsunami prend l’homme en fétu, puis l’emporte.

 

Ce peuple a tout connu, par la guerre ou la paix :

Grandeur, éclat, souffrance et la bombe atomique,

Courage et dignité, la mort, tous ses aspects,

Le progrès infernal d’une ère économique.

 

Sous le regard brûlant du mont Fuji Yama

Qui retient des sanglots de cendres et de neige,

S’étend la mégalopole et son panorama,

Le vent tourne la vie à l’immense manège.

 

Sur l’orgueilleux empire au beau soleil levant,

 Peignant à ses drapeaux le fleur du chrysanthème,

Vole une libellule, un symbole vivant…

Qui pourrait, aujourd’hui, lui jeter l’anathème ?

 

Chaque printemps fait naître un cerisier en fleurs

Et donnera toujours un rêve en paysage,

A demain, tout tremblant, l’espoir et ses couleurs,

A l’enfant du futur, un sourire au visage.

 

 

 

Poésie Classique                                           Prix Mirabeau

Madame Eliane ESNEU-BOUTRUCHE, de St Martin des Champs, dans la Manche, pour « Le Taillandier »

 

LE TAILLANDIER

 

L’être entouré d’outils, dans la forge s’affaire,

Ceint d’un grand tablier qu’est celui du sapeur,

Devant le four cuisant, l’homme est à son affaire,

Du feu, de l’arme blanche, il n’a jamais eu peur..

 

Les yeux remplis de joie, il contemple la flamme

En ranimant la braise avec son long soufflet,

Blanchit, tape, polit puis affûte la lame

Qui rêve de combats sous son plus doux reflet.

 

Le maître ouvrier frappe avec grande énergie,

Les étincelles d’or dansent dans l’atelier,

Sous les dix mille coups, le métal, par magie,

Devient un joli sabre aux mains du chevalier.

 

Il façonne avec grâce une pointe de flèche,

Travaille avec amour le glaive ou le fleuret,

Un superbe joyau que l’élégance allèche,

Fierté de l’escrimeur, du vainqueur guilleret.

 

Il connaît les récits, les grandes épopées,

Le fameux forgeron, le brave taillandier

Il en a vu sortir des couteaux, des épées,

De célèbres tranchants, gloire d’hallebardier.

 

L’artisan de renom garde le privilège

D’entrer dans une église, assis sur son cheval,

Pour port de sabre en ville il a reçu l’aval,

C’est, au sommet de l’art, comme un beau florilège.

 

 

 

Poésie Classique                                           Prix Sextius 

 Madame Lucienne VINCENT, d’Aix en Provence, dans les Bouches-du-Rhône, pour « La mer ».

 

LA MER

 

La mer déferle sur la grève

Avec ferveur, à grands galops !

Le ciel se mire dans les flots

Dont l’ample voix vibre sans trêve !

 

Au bord du sable où l’onde crève

Une oraison meurt en sanglots !

La mer déferle sur la grève

Avec ferveur, à grands galops !

 

D’un feu lointain, la lueur brève

Fait scintiller de fins grelots !

D’une humble nef, deux matelots

Lancent leur chant qu’inspire un rêve !

La mer déferle sur la grève !

 

 

Poésie régulière contemporaine et néoclassique  

                                               Prix Rotonde

Monsieur Jean-Pierre MICHEL , de Jouy le Moutier  dans le Val d’Oise, pour « Sur la page des jours ».

 

SUR LA PAGE DES JOURS

 

Il est des mots écrits à l’encre d’amertume

Quand les larmes font mal aux instants chavirés

Comme une âpre blessure aux rêves déchirés

Sur les brisants du temps où vient mourir l’écume.

 

Il est des mots soyeux sur les lèvres du jour

Que posent les matins comme un ruban d’aurore

A l’heure où les parfums s’enlacent sur la flore

Tel un baiser offert aux ailes de l’amour.

 

Il est des mots cueillis au silence des branches

Où les vers du poète ont la saveur du miel

Quand la fleur de rosée aux tons de l’arc en ciel

Devient la source vive où la plume s’épanche.

 

Poésie régulière contemporaine et néoclassique      Prix Quatre Dauphins

Monsieur Guy le HULUDUT, de Vertou en Loire-Atlantique, pour « « Aussi heureux que fier ».

 

AUSSI HEUREUX QUE FIER

 

Jusqu’à n’en plus finir d’aimer aimer encor

Plus qu’il n’est de raison

Je me ferai pour Toi César Imperator

Ou quelque autre Jason

T’offrant l’âme et le cœur pour Toison d’or

Ses bras comme prison

Ou si tel est ton vœux serai conquistador

Pour que chaque saison

Te sois joliment belle ainsi qu’en messidor !

 

J’aimerais tant pouvoir t’offrir des paradis

Que nul n’a découverts

Et croquer avec Toi tous les fruits interdits

De ce vaste univers

Sans crainte aucunement d’être à jamais maudits

Par un dieu si pervers

Qu’il ferait les beaux jours à jamais enlaidis !

 

Je t’ai déjà fiché ma sagette d’amour

Avec un arc-en-ciel

Alors que se levait un tendre petit jour

Eclaboussant de miel

L’horizon embrumé sous le premier labour !

 

Je veux que le demain soit semblable à l’hier

Et marcher près de Toi

Sans cacher que je suis aussi heureux que fier !

 

 

 

Poésie régulière contemporaine et néoclassique      PrixFontaine d’Argent

Monsieur René F. BAUDOIN, de Châteauneuf le Rouge dans les Bouches du Rhône, pour

«Le temps qui passe».  

 

LE TEMPS QUI PASSE

 

Insensible, cruel, le temps est notre maître ;

Rien ne vient le troubler-même l’influencer.

Nul ici-bas ne peut vivre sans se soumettre

A ce temps mystérieux qui ne fait que passer…

 

Il passe indifférent à nos joies, à nos peines.

Imbu de son pouvoir suprême, incontesté ;

Immuable, éternel, constant quoi qu’il advienne,

Il demeure, entre nous, la seule égalité.

 

Serviteur de Dieu seul, il règne sur le monde,

Comme lui invisible et comme lui présent ;

Chacun doit s’adapter, seconde après seconde,

Que l’on soit riche, heureux, misérable ou puisant.

 

L’homme, pour le dompter, a fractionné ce temps

En minute, heure et jour, semaine, mois, année ;

Cette contrainte-la consentie, pour autant

Est-ce une liberté que l’on a condamnée ?

 

Rien se ne serait pareil si, brisant son emprise

Nous disposions du temps à notre volonté :

Tout deviendrait vénal et la Terre Promise

Ne serait qu’un enfer sans loi ni probité.

 

Le temps n’est rien sans nous, sa présence est sans âme,

Sa mémoire est fantasque et ses verdicts surfaits !

Mais il est ce qu’il est : qu’on l’admire ou qu’on le blâme

Sa valeur ne dépend que de ce qu’on en fait.

 

 

 

Poésie Libérée

 

Poésie Libérée                  Prix Sainte Victoire

Madame Marie-José BERTAUX , de  Mons dans la Haute-Garonne, pour « Mystère des mots ».

 

MYSTERE DES MOTS

 

Mystère des mots cherchant la bouche.

Aveugles-nés, l’ombre les forme ; la nuit façonne longuement les prétendants à la parole.

Et les voici errant de cœur en cerveau, butant aux valves, des circonvolutions à tâtons espérant croiser l’issue.

 

            Qui les guide ? Qui marque les élus ? Qui renvoie dans les limbes de l’être celui-ci trop râpeux, cet autre arrogant, extravagant, et le terne, et le malingre, et le trop neuf sans échos, avec les galvaudés ou les rancis dans la crasse des siècles et nos bavardages ?

            Qui sait pourquoi celui-ci soudain s’anime, haleur d’inattendu, d’inentendu, chalut raclant des fonds de l’âme d’obliques madrépores, d’improbables inflorescences ?  

            Qui dirait comment il se gorge de sang et d’air, à quel instant il emplit d’une saveur flatteuse le palais, par quelles notes il comble le désir informe de l’oreille ? Qui comprend d’où lui vient la puissance d’enfin donner corps et vie à la chimère qu’on poursuit ?

 

            Et qui admire quelle évidence le dépose, parfaitement adéquat dans son étrangeté première, au bord des lèvres, au fil de l’encre, cependant qu’affleure alentour le puzzle des pensées ignorées ?

 

 

 

Poésie Libérée                       Prix de Luynes

Madame Danielle DRAB, La Chapelle sous Chaux, dans le territoire de Belfort, pour « Les deux sœurs ».

 

LES DEUX SŒURS

 

Je lui ai envoyé

Ma lettre samedi

Elle ne la lira pas.

Nous n’irons plus au bal

Nos étés sont finis.

Plus jamais côte à côte

Les matins et les soirs

Les fins d’après-midi

Les veilles et le sommeil,

Plus jamais nos départs

Plus jamais nos retours.

Plus jamais moi l’ainée

Et toi la plus petite

Nos deux têtes bouclées

A l’heure des secrets,

Des émois partagés

Et des bonheurs mêlés.

Plus jamais nos enfances

Nos enfances nouées.

Nous n’irons plus au bal

De nos tendres années

Nos étés sont finis

Et nos dimanches aussi.

 

 

 

 

Poésie Libérée                       Prix Vauvenargues

Monsieur Alain PODEVIN, de Rivière, dans le Pas-de-Calais, pour « Au manoir de l’automne ».

 

AU MANOIR DE L’AUTOMNE

 

       Dans son vaste fief de brume

Que blasonne un flamboyant nonchaloir,

        Savez-vous que l’automne

Est le riche manoir que hantent les regrets de l’été vaincu,

        Dont les tour capitonnées de nostalgie

Se mirent en de profondes douves coassantes de mélancolie ?

 

Au secret du donjon

        Fleurant bon l’humus du temps

Où la lumière en souffrance

        Décoche de sublimes fulgurances,

Il bat des écus d’or et moult sols de bronze

        Qu’il distribuera aux futaies en guenilles.

 

        Juchés dans leurs vertigineuses échaugettes,

Les corbeaux de vigie, sanglés dans leurs justaucorps de jais,

        Eraillent de leurs complaintes de soudards avinés

Le silence cuivré des halliers assoupis

        Où les bourrasques égrappent des poignées d’oiseaux ébouriffés.

 

Et lorsque décembre décochera ses pertuisanes de froidure

         Sur ses courtines givrées de solitude

Il refermera alors pont-levis et poternes

         Dans un long grincement de gonds rouillés

Afin de se pelotonner dans une jonchée de rêves multicolores.

 

Prix « Henri-Bernard ABRAN » Jeunes Poètes de 13 à 15 ans  

Monsieur Benjamin ARROUAS  d’Aix en Provence, dans les Bouches-du-Rhône, pour « La pieuvre ».

 

 

Egarée au milieu de l’onde lisse et noire

De l’océan Indien, par la chaude saison,

Cherchant vers les abysses, en guise de maison,

Le sein de quelque écueil aux zébrures d’ivoire,

 

Lentement, par à-coups, la pieuvre dérisoire

Aspire à son salut, quand, de la garnison,

Le sinistre gréement déchire l’horizon,

Signant de son chalut le funèbre grimoire.

 

Poète ! Toi aussi, lorsque loin de la rive,

Le navire sournois vers toi penche et dérive,

Et que les flots bourbeux commencent à gronder,

 

Dans ta prison de corde, encerclé par les chancres,

De tes larmes séchées, tu laisses s’évader,

Comme un ultime souffle, un dernier filet d’encres.

 

 

 

Prix « Petit Prince » Jeunes Poètes de moins de 13 ans  

Mademoiselle Julie  MOREAU , d’Aix en Provence, Dans les Bouches du Rhône,  pour  «Printemps ».

 

PRINTEMPS

 

Quand la nature s’éveille,

Quand le soleil se lève,

Quand butinent les abeilles,

Quand les oiseaux s’élèvent,

Quand on les voit tourbillonner,

Quand on entend leur chant,

Ca veut dire que c’est le printemps !

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