Poésie Libérée
Prix Sainte Victoire
Mademoiselle Marie-Charlotte CHANAY, de Montalieu-Vercieu, en Isère, pour « La Fugue».
La Fugue
J’ai mis ton assiette,
Préparé ton plat préféré,
Mais il a refroidi,
Car tu n’es pas venu..
J’ai recousu ton plaid,
L’ai couvert de duvet
Et posé sous la tonnelle,
Mais il s’est envolé,
Car tu n’es pas venu..
J’ai remonté ton jouet,
Il s’est épuisé à courir,
Car tu n’es pas venu..
J’ai sifflé ton air préféré,
Jusqu’à l’essoufflement,
L’écho l’a renvoyé,
Car tu n’es pas venu..
PUIS ILS T’ONT RAMENE !
J’ai creusé ton trou
Tout au fond du jardin,
T’y ai déposé..
Avec ton os préféré..
TE VOILA REVENU !
Prix de Luynes
Monsieur André PELISSERO , de la Destrousse, dans les Bouches-du-Rhône, pour « A Cloche-pied ».
A Cloche-pied
Quand je n’en vais, à cloche-pied,
Caracoler parmi mes rêves,
Je me revois,
Dans la marelle,
Poussant, vers le ciel, le palet.
Nous sautillions, nous étions gais,
Condamnés à l’indifférence
Lorsque la France frémissait
Sous les ailes
D’un aigle noir.
Nous avions faim, on chapardait,
Avec entrain,
Pommes de terre,
Oranges, pêches aux vergers
Privés de leurs propriétaires.
L’école ? On n’osait y penser :
Murs écroulés,
Maîtres en guerre,
Papas, au front ou prisonniers,
Mamans pleurant sur leur misère.
Et devant nos jeunes blasés,
S’impose un souvenir d’enfance
Quand, la Liberté retrouvée,
En sautillant à cloche-pied,
Bien qu’ayant faim, nous étions gais !
Prix Vauvenargues
Monsieur Yves MUR, de Argeliers, dans l’Aude, pour « « Mon Ame est seule ».
Mon Ame est seule
Mon âme est seule sur la grève
Où le désir nous a unis
Et cherche encore dans le sable
Nos pas aussitôt effacés.
Mon bateau ivre s’est perdu
Sur les rochers couverts d’écume,
Son étrave ne fend plus l’eau
Ni les brisants de l’aventure.
Mon cœur détruit jour après jour
Repeint ton corps dans les embruns
Et sur la plage abandonnée
Ton âme court sur les galets
Où ta blondeur, d’un vénitien
Dont sont jaloux les champs de blé,
Nage au secours de mon chagrin
En effaçant tous les amers !
Et dans le ciel azuréen
Me sourit la lune de miel
Rappelant à mes souvenirs
De mémoire les jours heureux.
J’écris alors sur l’arc en ciel
Les rimes bleues d’une ballade,
Embruns d’amour au goût de sel
Que je ne t’avais jamais dits…
Prix « Henri-Bernard ABRAN » Jeunes Poètes de 13 à 15 ans
Mademoiselle Taïna FONTAINE, de Rivière-Pilote, en Martinique, pour « Cette peur».
Cette peur
Par un soir noir, habillée tout de noir,
Je partirai bien loin dans la forêt
Je m’ arrêterai au milieu du chemin
Et je me coucherai sur la terre.
Je ne penserai plus à rien
Triste et blessée je m’endormirai,
Je me réveillerai avec cette peur
Et je pleurerai toutes les larmes de mon corps.
Désespérée je n’entendrai plus rien,
Remplie de chagrin je sècherai
Toutes les larmes et je rentrerai chez moi.
Quand j’arriverai je cacherai
Toute cette tristesse tout au fond
De mon cœur avec ma douleur
J’oublierai toute cette peur
Et je penserai à mon avenir.