Prix Rotonde
Monsieur Guy PERICART, de Tour, en Indre et Loire, pour « Enfance, l’école primaire ».
Enfance : L’école primaire
J’évoquais, l’autre soir, avec un vieil ami,
Des souvenirs communs de l’école primaire :
Les plumes qui grinçaient, les livres de grammaire,
Et les calculs mentaux où nous avons blêmi …
Nos maîtres, hommes droits, justes et respectables
Etaient toujours pour nous symboles de pouvoir.
Ils incarnaient la vie, une force, un savoir
Et régnaient sur nos jours, nos esprits, nos cartables …
Des cartes, sur les murs jaunissants et vieillis
Nous parlaient de charbon, de mines, de vignobles,
De nos chemins de fer réputés les plus nobles,
Et nous étions heureux d’être de ce pays !
Fiers de cet hexagone à la brillante histoire :
La magique saga des Gaulois et des Francs,
Ou Jeanne la Lorraine aux soldats conquérants
Qui venaient investir notre jeune mémoire !
Fiers de nos explorateurs, capitaines, marins
Qui nous étaient montrés comme héros exemplaires
Et que l’on proposait, dans nos livres scolaires,
A la vénération de nos esprits sereins.
Oh ! ce mois de juillet qui sonnait les vacances,
Et les livres de prix, dorés et vermillons,
Quand on abandonnait leçons, cahiers, crayons
Pour les jours un peu fous des magiques errances !
Oh ! cette admiration qui me saisit soudain
Pour tant de dévouement, de conseils efficaces,
De sage autorité, dont les fruits trop fugaces
Ne sont plus que fumée aux brumes du lointain …
Prix Quatre Dauphins
Madame Claudine GUICHENEY, de Langon, en Gironde, pour « Le temps qui passe ».
Le temps qui passe
Dés lors les jours, les nuits défilent doucement
Sans pouvoir retenir les heures, les secondes,
La vie est un voyage et l’être ne dément
Le destin de chacun qui traverse les ondes.
Vieillir semble un cadeau, vous en êtes témoins !
Le futur incertain sur l’aile d’espérance
Comme tout alizé nous pousse néanmoins
De l’aube jusqu’au soir depuis notre naissance.
La sagesse de l’âge en ce monde de fou
Empreinte d’équité transmet un héritage
Celui de la raison sans le moindre tabou
S’entrouvrant tel un livre à l’écho du partage.
Parfois le dos se voute au fardeau des printemps
Et les veines du corps n’apportent plus de sève.
Le tic-tac de l’horloge en régule le temps
Vers un astre céleste au port d’une autre grève…
La peur du lendemain doit survivre à l’écueil
D’un avenir masqué, dissident et rebelle.
Enfin pourquoi noircir le feuillet d’un recueil
Quand palpite le cœur comme une demoiselle.
Prix Fontaine d’Argent
Monsieur Yves MUR, de Argeliers, dans l’Aude, pour « « Le Pardon ».
Le Pardon
Le temps guérit toujours les cruelles ruptures,
Sans jamais occulter ce qu’elles ont vécu.
La trahison n’est pas propice aux aventures,
Si le poids des chagrins n’a pas été vaincu…
Est-ce un crime d’aimer au-delà de soi-même,
Cet autre devenu l’unique souvenir ?
D’exister seulement par ce que l’amour sème,
D’avoir peur de ne plus être son avenir
Quand la voix des regrets que glisse sous les portes
Chaque jour esseulé par les tristes adieux
Fait encore cogner, truffés de feuilles mortes
Les rêves surannés de nos ans déjà vieux !
Lorsque le repentir de notre cœur est l’hôte,
Où brûle après l’aveu l’inapaisé brandon
Cette preuve d’Amour fait oublier la faute
Car da reconnaissance est fille du pardon…